"Incarnation" en cours de création

Le corps est l'enveloppe de notre existence, la matière donnée à voir de notre humanité. Les artistes utilisent son expressivité, sa représentation, support des images du monde. Sa mise en scène le dévoile comme l'expression incarnée d'un divin.

De tous temps les artistes ont utilisé leur propre corps et révélé les vertus et l'expérience mystique de notre rapport au monde. La découverte de l'oeuvre de Francesca Woodman (cliquer ICI), ce "bouleversement sensoriel" (ICI une belle discussion), m'a donné la sensation d'une vérité, l'envie d'une visitation de corps incarnés, l'envie de tenter de matérialiser une présence à la fois érotique, mystique et théatralisée.

Voilée-dévoilée, elle m'a incité à m'interroger sur cette enveloppe seuil de nos personnalités.

Woodmann fait partie des artistes photographes des années 70 qui ont pensé la photographie comme intrinséquement une oeuvre d'art. Le substrat n'étant plus le support d'un temoignage de ce qui est vu mais comme outil de création. Woodmann a travaillé la figure dans l'espace et dans le temps, floue, cachée, voilée, dévoilée... Et un galeriste ajoute "Woodman réalise une architecture, présentant le corps comme une sculpture".