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A la fenêtre - 2021

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Au premier regard c’est le naturalisme, le corps présent, occupé à rien, les muscles au repos, un peu déformés sous les petites pressions ici ou là au hasard de la pose. Les mains sont fines, relâchées, les pieds sont sans particularités, un peu petits toutefois. Le regard se pose sur la poitrine, puis sur le ventre, cherche un peu, puis remonte sur la poitrine.

A ce moment de l’expérience, on ressent un moment de gène, le regard que l’on pose sur cette femme qui est là, assise de façon distraite, nous est renvoyé et nous observons notre regard qui parcours son corps, et nous interrogeons cet intérêt pour cette femme.

Elle est nue, elle est jolie. Ses seins seraient-ils trop discrets ?

Le sexe est enfoui même si quelques poils se montrent. Il nous manque peut-être. Mais c’est souvent le cas dans les postures des femmes, c’est anatomique.

Les cuisses sont belles, donnent envie de les caresser. Mais ce qui nous accroche n’est pas sexuel même si cela nous effleure. La posture n’appelle pas au voyeurisme.

Le regard continue de vagabonder.

Le côté droit est plus harmonieux avec les deux mains fines visibles, l’harmonie des muscles des bras, les deux jambes détendues.  Le rebondi du muscle de la cuisse droite est brouillé par un léger creux, une ancienne blessure, longue, qui a dû faire souffrir.

Si l'on se place sur la gauche le bras dissimule la poitrine et libère ainsi le regard. Il est rapidement attiré par la fesse légèrement écrasée, la ligne du dos qui se perd dans les épaules, la coiffure en chignon, discrète mais subtile, laissant une frange libre sur le front.

Le regard s’arrête sur le visage. Il regarde au loin, comme à travers une fenêtre un paysage familier. La bouche est détendue, quelques dents se dessinent derrière les lèvres légèrement entrouvertes, les yeux profonds, perdus dans le vide, sans vraiment d’attention.

Cette femme ne se sait pas observée, elle ne cache pas son manque d’expression. Perdue dans ses pensées, elle est seulement là, seule et nous l’observons.

Son corps rayonne.

Naturellement.

Elle est posée bien droite, au repos mais bien droite, un réflexe acquis par son éducation de fille, ou sa pratique de la danse. Son corps est posé mais ne s’exprime pas, ne joue pas, ne séduit pas, ne livre aucune piste, juste une proposition de beauté formelle. Une stature noble et détendue devant une fenêtre qui ne nous invite pas à entrer, à pénétrer son âme, nous sommes au dehors, en dehors, juste à regarder.

Il nous amène à percevoir nos propres sens.

Il invite à nous interroger sur notre contemplation sur ce que cela anime dans nos réflexions, dans notre propre corps, sur ce qu’elle révèle de nous-même et de notre rapport aux femmes et de leur liberté, de notre morale.

 
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